Perplexity visé par une plainte au Japon : la propriété intellectuelle au cœur des tensions

La guerre autour des contenus générés par l’intelligence artificielle franchit une nouvelle étape. Au Japon, deux grands médias – Nikkei et Asahi Shimbun – ont décidé de porter plainte contre Perplexity, un moteur de recherche basé sur l’IA, qu’ils accusent d’avoir utilisé leurs articles sans autorisation.

Selon L’Usine Digitale, ces plaintes dénoncent des extractions massives de contenus protégés, qui auraient été utilisés pour alimenter les réponses du chatbot Perplexity, sans citation correcte des sources, sans rémunération, et en contournant les systèmes de blocage mis en place par les éditeurs.

L’IA face aux limites du droit d’auteur

Ce nouvel épisode relance un débat brûlant : les intelligences artificielles peuvent-elles s’appuyer sur des contenus protégés par le droit d’auteur pour générer des réponses « synthétiques » ? Les médias japonais estiment que la réponse est non.

Leurs avocats pointent une atteinte grave à la propriété intellectuelle, mais aussi une menace pour la viabilité économique du journalisme. Si des services comme Perplexity peuvent s’emparer d’articles sans accord préalable, les éditeurs redoutent une perte d’audience, de revenus publicitaires, et de contrôle sur la diffusion de leurs travaux.

Cette affaire pourrait faire jurisprudence, notamment au Japon, où la législation sur le droit d’auteur commence à intégrer les enjeux liés à l’IA. Mais elle dépasse les frontières : elle reflète une tension mondiale entre innovation technologique et respect des droits des créateurs.

La plainte de Nikkei et Asahi Shimbun marque peut-être un tournant : celui d’une résistance structurée des médias face à l’utilisation non consentie de leurs contenus dans l’univers de l’intelligence artificielle générative. Une bataille qui ne fait que commencer.