La tension monte dans l’écosystème de l’intelligence artificielle. La société Eliza Labs a déposé plainte contre X (anciennement Twitter) et son propriétaire Elon Musk, les accusant d’avoir utilisé, sans autorisation, son modèle d’IA propriétaire dans le cadre de leurs expérimentations internes.
Selon les informations publiées par Cryptopolitan, Eliza Labs reproche à X d’avoir accédé à son système via des API détournées, récupérant au passage des données sensibles protégées par le droit de la propriété intellectuelle. L’entreprise affirme que son IA, conçue pour l’analyse émotionnelle avancée, a été utilisée pour entraîner des modèles concurrents développés en interne par X.ai — la division IA lancée par Musk.
IA, concurrence et frontières floues du droit
Cette affaire illustre les tensions croissantes entre entreprises concurrentes dans la course à l’intelligence artificielle. L’enjeu ne se limite pas à l’accès technique à un système : il touche au cœur de la propriété intellectuelle des technologies IA, à la confidentialité des données, et au respect des accords d’utilisation.
Eliza Labs accuse X d’avoir profité d’un accès non autorisé à son infrastructure pour accélérer le développement de ses propres modèles, sans reconnaissance, ni compensation, ni consentement. La plainte met en avant des violations contractuelles et un enrichissement injustifié — deux leviers juridiques de plus en plus utilisés dans les litiges liés à l’IA générative.
Le cas pourrait faire jurisprudence sur un sujet encore peu encadré : à qui appartiennent les données utilisées pour entraîner une IA ? Et jusqu’où va la responsabilité d’une plateforme qui en absorbe les contenus ?
En s’attaquant à l’un des hommes les plus puissants de la tech, Eliza Labs pourrait ouvrir une brèche dans le modèle de développement accéléré de l’IA — un modèle encore largement fondé sur la collecte massive de données, souvent à la limite de ce que permettent les lois actuelles.