La Cour suprême sud-coréenne blanchit « Baby Shark » des accusations de plagiat

La chanson pour enfants la plus virale de la planète vient d’être au cœur d’une bataille judiciaire majeure. En Corée du Sud, la Cour suprême a tranché : « Baby Shark », dont le succès planétaire a dépassé les 13 milliards de vues sur YouTube, ne constitue pas un plagiat. Cette décision met fin à plusieurs années de litiges autour de sa paternité et du respect du droit d’auteur. Selon Franceinfo, les juges ont estimé que les ressemblances avancées par les plaignants n’étaient pas suffisantes pour établir une violation.

Une querelle autour de la paternité d’un tube mondial

À l’origine de l’affaire, des héritiers d’un compositeur coréen affirmaient que « Baby Shark » reprenait une œuvre plus ancienne. Le débat a tourné autour de la mélodie répétitive et des paroles minimalistes, jugées trop proches de chansons existantes. Pourtant, la Cour suprême a souligné que ces éléments appartenaient au domaine des motifs musicaux communs, fréquemment utilisés dans les chansons pour enfants.

Le verdict marque une étape importante dans la reconnaissance de la propriété intellectuelle appliquée à des créations populaires. Dans ce cas précis, les juges ont considéré que l’arrangement, l’interprétation et la mise en scène du titre par Pinkfong, la société à l’origine de sa diffusion massive, étaient suffisants pour le qualifier d’œuvre originale.

Une décision symbolique pour l’industrie musicale

Au-delà du cas « Baby Shark », l’affaire illustre la complexité croissante du droit d’auteur dans un monde où les contenus circulent et se transforment à une vitesse inédite. Les artistes et les producteurs redoutent que des motifs traditionnels ou des refrains simples puissent devenir objets de revendications tardives, freinant ainsi la créativité.

En validant la légitimité de Pinkfong, la justice sud-coréenne envoie un signal clair : l’originalité ne réside pas uniquement dans une partition ou quelques notes, mais aussi dans la manière dont elles sont assemblées, interprétées et diffusées. Ce jugement pourrait donc servir de précédent pour d’autres affaires à l’international, notamment dans un contexte où l’intelligence artificielle contribue elle aussi à générer de la musique, multipliant les zones grises.

Entre droit d’auteur et culture populaire

« Baby Shark » n’est pas seulement une chanson : c’est un phénomène culturel, repris dans des films, des campagnes publicitaires et même des manifestations politiques. Sa trajectoire témoigne de la puissance d’un contenu capable de transcender les frontières et de s’imposer dans l’imaginaire collectif.

La décision de la Cour suprême coréenne rappelle que le droit d’auteur doit trouver un équilibre entre protection des créateurs et liberté d’expression artistique. Dans le cas présent, la créativité a prévalu sur les accusations, consolidant l’idée que la culture populaire repose aussi sur des bases communes, réinventées par chaque génération.