Tesla poursuit un ancien ingénieur pour vol de secrets sur son robot Optimus : un cas emblématique de protection de la propriété intellectuelle

Le 11 juin 2025, Tesla a déposé une plainte fédérale en Californie contre Zhongjie « Jay » Li, un ingénieur ayant quitté l’entreprise en septembre 2024, et sa jeune start-up, Proception Inc. La firme d’Elon Musk accuse Li d’avoir subtilisé des secrets industriels liés au projet de robot humanoïde Optimus pour lancer une entreprise concurrente, brisant ainsi les clauses de confidentialité et de non-concurrence. Cette affaire met en lumière l’importance cruciale de la protection des données sensibles dans les secteurs technologiques à forte intensité d’innovation.

Les accusations : un développement accéléré grâce à un accès anticipé

Tesla allègue que Jay Li, ayant travaillé de 2022 à 2024 sur les capteurs de main robotique d’Optimus, a téléchargé sur deux smartphones personnels des fichiers confidentiels immédiatement avant son départ. Moins d’une semaine après avoir quitté Tesla, Li fonde Proception, qui déclare, cinq mois plus tard, avoir créé des mains robotiques « frappantes de similitudes » avec celles d’Optimus.

Dans sa plainte, Tesla insiste sur le fait que, là où l’entreprise avait investi quatre ans, des centaines d’ingénieurs et des milliards de dollars, Proception aurait réalisé en quelques mois ce que la firme d’Elon Musk avait mis tant de temps à atteindre. L’objectif : obtenir des dommages-intérêts et faire interdire l’usage de ces secrets par Proception.

Enjeux et portée stratégique : préserver l’innovation et établir un précédent

Une question centrale : l’industrialisation de Tesla

Optimus est considéré par Tesla comme un actif stratégique majeur, voire un levier de croissance long terme. Le cas li Li met en exergue la vulnérabilité de ce type de projet à forte valeur ajoutée confronté à la fuite de compétences internes.

Vers des normes plus strictes pour les ingénieurs

Cette affaire envoie un message clair : les start-ups doivent respecter la confidentialité et les droits de propriété intellectuelle. Les contrats avec les ingénieurs deviennent indispensables pour sécuriser les projets, avec des clauses renforcées de non-divulgation, et des sanctions plus fermes en cas de violation.

Un précédent aux répercussions dans la tech

Si Tesla obtient gain de cause, cela pourrait constituer un précédent dans l’industrie robotique, incitant les entreprises à mieux protéger leur R&D technique. À l’ère de l’IA et la robotique, la frontière entre développement interne et innovation volée devient stratégique.

L’affaire Tesla vs Li/Proception va bien au-delà d’un simple contentieux : il s’agit d’une bataille pour la préservation de l’esprit d’innovation et la sécurisation des investissements technologiques.

Cela impose aux entreprises de renforcer leurs engagements de confidentialité et clauses d’exclusivité. Pour développer et préserver leur savoir-faire, les sociétés tech devront systématiser les vérifications, la surveillance de sortie des données, et rendre effectives les sanctions en cas de fuite.

Au-delà de Tesla, cette affaire sonne comme un appel à refonder les pratiques RH et juridiques autour de la propriété intellectuelle dans la tech. Dans un écosystème où l’information circule à grande vitesse, l’équilibre entre mobilité des talents et protection de l’innovation devient un enjeu clef pour les géants comme pour les scale-ups.